C'était le 14 juillet avec les amis : Stéphane KOWALCZYK, Olivier MESTON, Gérard ROMERO et bien entendu Joan Jaume BORRUT...
Un amusement d'oisifs ? Non, une légende qui conte la francisation des terres et villages occitans dans les années 60 par la télévision uniformisatrice...
L'histoire de la Baragogne commence dans mon enfance en une fin de soirée d'été. Le soir après le repas, assurés qu'il n'y aurait aucun véhicule de passage les charrettes bien rangées nous pouvions nous installer entre les maisons sur la route qui menait au village. En ce temps à « La Fabrique » il n'y avait que deux familles. La famille Jalabert Charles , celle de Simon et la mienne Borrut. Pour continuer à converser, dans ce lieu marécageux, envahi de moustiques à tel point que nous ne pouvions nous voir en parlant. Nous agitions sans cesse les mains pour accéder à la vision de notre interlocuteur. Pour continuer la soirée convivialement, ils faisaient un feu qui faisait beaucoup de fumée . La nuit tombante, c'est à ce moment que surgissait la Baragogne en fait c'était un corps humain, la tète voilée avec un masque à gaz et une toile de tente en tenue camouflage -- du matériel laissé par les allemands- Cette informe, pour moi- qui avait 3 ans- m'affolait, cependant elle s'acharnait sur moi, avec des battements de voiles, des grognements. Enfin elle m'enveloppait dans la toile et m'enlevait du groupe. Enlevé dans la nuit, elle m'emportait au dessus de l'écurie. Et là elle me couchait sur une bâche couverte d'amandes, et me tranchait du pain dans lequel elle plaçait les amandes nues J'ai vécu avec ce monstre généreux. Pendant quelques années de mon enfance. Ce n'est que plus tard que mon père me raconta son idée .Il avait organisé un radeau sur lequel il se couchait et ce servait du masque à gaz pour respirer pour observer la vie dans l'étang Il c'était dit , je vais lui faire le coup de la légende que lui racontait le vieux du vieux Simon , qui possédait« l'elh de la Pounço ».